Pour en finir avec la passoire et le plombier polonais…

Les élections européennes ont consacré deux grandes tendances dans notre électorat d'une part l’indifférence et d'autre part la morosité. La victoire puisque c'est ainsi qu'elle fut qualifié par les médias, ou plutôt le bon score du Front National, relève d’une coalition hétéroclite des mécontents et râleurs. Cette coalition s’est cristallisée dans un parti dont la faiblesse économique est apparue flagrante pendant cette campagne

Et on a fait payer à l'Europe des maux qu'elle ne porte pas.

On a oublié qu'après 70 ans de guerre l'Europe nous a donné 70 ans de paix, un bien précieux qui sera célébré fortement tout au long de cette année 2014.

On a oublié l'Europe des succès industriels concrétisée par notre champion aéronautique mondial Airbus. Un succès porté par tous les Européens.

On a oublié l'Europe de l'éducation, celle qui permet à des milliers de jeunes de parfaire leur éducation en Europe grâce au programme Erasmus.

On a oublié l'Europe de l'innovation et de l'avance technologique celle d'Arianespace qui nous ouvre l’espace et nous permet d’être le premier lanceur mondial de satellite.

On a oublié l'Europe de la démocratie dont elle est le modèle le plus abouti aujourd'hui dans le monde, par l'équilibre de ses pouvoirs et l’importance de ses débats.

Alors oui, ce vote est difficilement compréhensible sauf à considérer qu’il pose des questions qu'il nous faudra absolument résoudre. Ces questions se cristallisent autour de trois verbatims.

L’Europe passoire : L'Europe n'est pas une passoire ce sont simplement les Etats qui la composent qui ont le pouvoir de police et ne s’accordent pas. Pour que l'Europe gère avec efficacité et respect de la dignité humaine l'épineux problème des migrations internationales, il faut lui donner les pouvoirs de police. Il ne faut pas laisser certains états seuls devant ce problème et je pense particulièrement à l'Italie que le reste de l’Europe laisse hypocritement se débrouiller face à l’immigration venue du Sud.

Le plombier polonais :Il faut également que nous mettions fin ou syndrome du plombier polonais. Il faut rétablir les conditions d'une concurrence équitable entre toutes les PMI-PME européennes ; en ayant une harmonisation des législations fiscales et des législations du travail (durée hebdomadaire par exemple) il nous faut aller vers un modèle, compatible avec les contraintes des PMI-PME et qui soit le même pour tous.

l'Europe "machin" : il va falloir s'attaquer à cette critique émise en son temps par le général de Gaulle. Nous devons rendre l’Europe beaucoup plus proche est beaucoup plus lisible pour nos concitoyens. L'Europe fonctionne plutôt bien, elle est présente à chaque instant de notre quotidien et  c'est un condensé d'intelligence. Malheureusement seuls les esprits avertis peuvent en comprendre les subtilités et en apprécier le travail. Il nous faut donc mettre un peu de clarté et un peu de proximité dans cette Europe des nations. Alors l’Europe redeviendra crédible.

Hubert Dejean de La Batie